C'était avant la Suisse.

07:48




13:13, je fais un voeu.
Comme chaque fois que ma montre affiche cette heure là.  Je ferme les yeux fort, fort, fort, et je me mords la lèvre pour ne pas le dire à voix haute. Je fais le même vœu depuis des mois. Un vœu de renouveau, de joie intense et d'aventures. Nous y voilà. La Suisse m'attend, et avec elle, c'est un mois de fête, de travail, de musique et de rencontres qui se profile. Je roule les vêtements de les glisse dans le grand sac en toile. Coince la trousse de toilette. Planque les appareils photo entre deux pulls. Et calme mes pieds qui s'impatientent. Voilà la suite tant attendue, le nouveau chapitre. Un mois, une parenthèse avant le retour et les grands chambardements. 

13:14, le vœu est passé.
Je ne fuis plus. C'est le bric-à-vrac de nos vies qui donne du rythme à mes heures.  Je me languis de la passion, et du danger. Je me fichais de ne pas être le genre-de-filles-qu'on-épouse. Je me fichais d'être l'amante et l'aimante, mais pas l'aimée. Plus maintenant. Maintenant, je me fâche de voir la Chose battre dans ce qu'il reste de ma poitrine brisée. Me fâche de constater qu'il reste de la place (Comment cela se peut ? Mais j'ai déjà débattu sur ce sujet). Me contente de retrouver des principes simples de respect, à commencer par celui que j'ai envers moi-même. Je veux être le genre-de-fille-qu-on-épouse. Je veux un enfant. Une fille. Et elle s'appellera Alice. Avec un homme qui n'aura pas peur. Pour un temps, sans promesses éternelles. La simplicité de la confiance.

13:15, le goût du bonheur en souvenir.
Les gâteaux au Nutella de mon frère, surprise du soir.  Voir A. amoureuse pour la première fois, à vingt-trois ans, et m'amuser de ses débuts avec bienveillance. Et un peu de jalousie. Les premiers émois sont si précieux. Les soirées au bord de la mer, à escalader les grillages pour se lover dans les trampolines des catamarans sortis de l'eau. Regarder les étoiles en parlant du voyage en Inde de Q.
L'absence d'alcool de mon système six jours sur sept, et la consommation réduite de nicotine. Me regarder dans le miroir et constater que j'ai fait la paix avec ce corps imparfait. Ces traits blancs, creusés sur mes hanches et l'intérieur de mes cuisses.


C'était écrit avant la Suisse, dans le cahier des voyages. Avant l'été et le grand chambardement qui a eu lieu dans ma vie. Maintenant, tout est évident, simple. Plus de questions, plus de doutes. Plus de fuite, plus de passé. Juste le futur, les projets, et l'excitation du temps qui passe.
Le vœu est réalisé. La photo, c'est le bonheur simple.  



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